SLM, Transitions, Monflanquin (47)

SLM expose de nouveau dans la Salle Aquitaine à Monflanquin, des lieux qui lui sont désormais bien connus, entourée de ses bonnes connaissances du GEM et de ses amis, dans une région où il fait bon vivre et développer son art. Au long de cette année, elle a peint pour elle, et pour nous aussi. Notre accueil, nos regards, notre observation, nos commentaires, elle les a anticipés avant de les vivre.

La vaste salle Aquitaine est un lieu de promenade, un parcours de l’extérieur vers l’intérieur, du quotidien de nos journées à la réalité artistique d’une exposition. « Transitions », tel en est le titre.

Au moment de l’accrochage, un soupçon d’inquiétude, un voile de mystère : des tableaux vivement colorés jouxtent des tableaux quasi monochromes. « Transitions » certes, un parcours initiatique de l’ombre à la lumière, de l’effusion de la couleur à sa sobriété.

"La Genèse", du premier au septième jour, et le saut redoutable à l’"Apocalypse 21" / "Revelation 21", le parcours de l’histoire et du temps, du "Graphisme" (1 à 3) au "Manuscrit" (1 à 5), et ce "Chiaroscuro" (1 à 3) oscillant entre clarté et ténèbres.

Le partage violent de la palette est peut-être une caractéristique de SLM : entre huile et acrylique, tableaux dépouillés jusqu’aux traits en nuances de gris et gamme de noirs, parcours jusqu’aux couleurs excessives retenues dans les rets du dessin, tandis qu’à l’inverse, les lignes se libèrent dans des graphismes prêts à quitter la toile.

Un point de différence avec les années précédentes : l’usage des couleurs or, argent et bronze. Mais, ne sont-elles pas couleurs aussi ? Les thèmes traités les méritaient sans doute.

SLM, Transitions, Monflanquin (47)


« Peindre n’est pas un passe-temps, mais un travail comme un autre.
On ne peut compter les heures car le temps est suspendu »,
Dit-elle de sa façon d’aborder et de fignoler son art.
SLM me rappelle ces deux vers de Nicolas Boileau :
« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse et le repolissez. »

Toujours telle qu’en elle-même, mais toujours changeante,
Sylvie Maynard abandonne les villes parcourues naguère sur ses toiles,
New-York, Dublin, Londres, ses sujets de l’été 2014.
Londres…
Est-ce la préfiguration d’un quelconque « brexit » qui provoque chez elle
Cet attrait vers une spiritualité nous ramenant à des temps immémoriaux ?

Big-bang pour certains, que certaine actualité peut représenter.
Et pour Sylvie, description de la création du monde par la création artistique.
Mystère épaissi par certains titres, Ephod, Chiaroscuro,
Matérialisation d’une semaine où tous êtres et toutes choses apparaissent.
Avec un septième jour d’or, d’argent et de bronze,
Représentation des suprêmes récompenses décernées sur le stade.
Avec d’autres strates colorées suggérant le repos à l’ombre d’une toile protectrice
D’un astre naissant brillant de tous ses feux.

Mais il est temps que je redescende sur terre car
Comme on disait jadis à Rome,
« la roche Tarpéienne est proche du Capitole »

Hervé Laurent - Président du GEM


SLM expose salle d'Aquitaine

Article exposition SLM Fleurance 2014
SLM est accueillie par Hervé Laurent pour le GEM et Mme le maire Nathalie Founaud-Veysset.
Photo DDM. M-P. Rabez

SLM artiste peintre est de ces créateurs difficiles à « mettre » dans une catégorie comme « dans un casier » car elle est quasi inclassable tant elle éclate de talents si divers ! Elle offre cette fois aux cimaises de la salle d'Aquitaine des tableaux fort différents, expressifs, qu'elle a accrochés elle-même « par genre pictural » : là, une série représentant la Genèse, l'Apocalypse, thèmes chers à son cœur qui voulait bien se laisser aller et se convertir à la vie proposée en couleurs… à travers les textes sacrés parvenus jusqu'à elle.

« L'information est éclatée… A chacun de reconstituer le mystère », explique-t-elle avec une grande douceur plantée devant ses deux créations de strates de couleurs. Ses triptyques faits de blanc sur noir et/ou de noir sur blanc sont autant d'harmonies s'appelant et se complétant trois par trois.

SLM est une sensitive, une écorchée de la vie mais qui, bien entourée, panse ses blessures ou plutôt apprend à mieux vivre avec elles. Ne dit-elle pas d'elle-même : « Mes blessures éclateront en couleurs, en jets de pierre et ce sera violent comme du sang répandu. Je peins contre votre absence, contre le bruit que fait votre absence en mon cœur… Je peins et je grave la pierre en souvenir du bruit des voix, de la guitare, la tienne ». Et d'ajouter que « peindre est un réel travail, le dessin vibre sous les couleurs, il est noyé en elles, mais reste là impérieux ».

SLM artiste complet, artiste complexe, mais si chaleureuse, sobre aussi et tellement unique… et indispensable !

Exposition à découvrir jusqu'au 4 juillet chaque jour, de 10 heures à 18 heures.
"M.-P. Rabez, La Dépêche du Midi"
Publié le 30/06/2016 à 03:55, Mis à jour le 30/06/2016 à 08:20